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Emploi "Le mal-être agricole, c'est aussi celui des salariés"

La CFDT agri-agro disposera d'un stand au prochain Salon de l'agriculture autour de son slogan "du social dans l'assiette".

La branche agricole de la CFDT place son année sous le signe du bien-être des salariés de l'agriculture et de l'agroalimentaire, y compris en misant sur les négociations salariales en cours.

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"C'est une évidence mais il est bon de le rappeler : le mal-être en agriculture touche les exploitants, c'est certain, mais il concerne aussi les salariés", énonce Benoît Delarce, secrétaire national de la CFDT agri-agro, en présentant le programme du syndicat pour l'année à venir, le 23 janvier 2023 à Paris.

S'investir contre le mal-être

Le syndicat a donné la consigne de s'impliquer le plus possible dans les comités départementaux sur le mal-être agricole, déclinaison concrète du plan suicide en agriculture, et dans le réseau Sentinelles qui vise à tirer la sonnette d'alarme par ceux qui sont en contact avec l'agriculteur. "D'une façon générale, ce plan de prévention doit permettre de sauver des vies humaines. Pour les salariés agricoles, nous voyons deux facteurs spécifiques du mal-être : les conditions de travail et la rémunération", reprend Benoît Delarce.

Les conditions de travail, qui sont concrètement celles de l'exploitant employeur aussi, seront améliorées par le dialogue social. Même si les exploitations agricoles sont généralement des employeurs très modestes, donc sans les structures habituelles du dialogue social structuré des grandes entreprises, "il existe des outils pour améliorer les conditions de travail : les conventions d'objectifs de la MSA qui doivent intégrer systématiquement les risques psychosociaux, les commissions paritaires d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CPHSCT) pour lesquelles nous ferons des propositions réglementaires pour rendre leur fonctionnement plus fluide. Nous appelons aussi les pouvoirs publics à se pencher sur les conditions d'hébergement des saisonniers", liste encore Benoît Delarce.

Négociations salariales tendues

Quant aux rémunérations, le secrétaire général Alexandre Dubois ne cache pas que "les négociations sont difficiles dans la production agricole". Il est plutôt satisfait des rattrapages salariaux de mai 2022, mais il regrette depuis une attitude patronale qui viserait à gagner du temps. Une première ouverture de négociations, non conclusives, s'est déroulée la semaine dernière au siège de la FNSEA. Elles doivent continuer à la fin de la semaine. "Nous, on souhaite une vraie reconnaissance de l'engagement des salariés qui se traduise par une aération des grilles de salaires et une correction des niveaux minimaux qui se retrouvent en dessous du Smic", prévient Alexandre Dubois.

Vers un nouveau modèle agricole

Enfin, les salariés agricoles sont aussi à la recherche de sens au travail. Pour Franck Tivierge, secrétaire national désormais chargé des prospectives et stratégies économiques, le sens du travail réside dans la capacité de l'agriculture française à relever les défis environnementaux : "Il faut transformer nos modèles agricoles maintenant. Pour nous, ces changements urgents ne peuvent se faire, pour qu'ils soient acceptables, que par le dialogue social, dans les entreprises mais aussi à l'échelle d'un territoire."

Toutefois, il reconnaît que de telles instances de négociations interbranches sont rares. "Mais d'autres instances, comme le cercle de réflexion Shift Projet de Jean-Marc Jancovici ou l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), voient aussi la nécessité de les créer pour réussir les transitions tant qu'il est encore temps."

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